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Comment réagir face à un infarctus du myocarde quand on est seul ?

Chaque année en France environ 100000 personnes sont victimes d'un infarctus du myocarde ou crise cardiaque. Il est bon de savoir repérer les signes avant-coureurs d'un infarctus du myocarde afin d'assurer une réaction optimale pour limiter autant que possible les risques de décès et les séquelles.
Sommaire
    Publié le 11/12/2020, mis à jour le 15 décembre 2023
    6.19 minute(s) de lecture
    Par Orianne
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    Infarctus du myocarde : définition

    L’infarctus du myocarde(IDM) ou crise cardiaque est une anomalie cardiaque qui correspond à l’interruption partielle ou complète de l’oxygénisation d’un muscle cardiaque. Cet infarctus fait suite à la non-irrigation d’une partie du coeur résultant de l’obstruction d’une artère coronaire via un caillot sanguin. On parle d’occlusion d’une artère nourricière du coeur. Les artères se chargent d’alimenter le sang en oxygène vers le coeur, si elles se retrouvent bouchées, elles asphyxient le coeur. Un caillot sanguin se forme lorsqu’une plaque de graisse se détache d’un vaisseau sanguin. Privé d’oxygène, le myocarde cesse peu à peu de se contracter jusqu’à entraîner un arrêt du coeur.

    La prise en charge hospitalière d’un infarctus aigu du myocarde dépend de l’élévation ou non du segment ST. Le segment ST correspond à l’intervalle entre la dépolarisation et la repolarisation ventriculaire. S’il y a une élévation du segment ST on parle de STEMI, si l’infarctus se fait sans élévation du segment ST on parle de NSTEMI. Le traitement est différent selon un STEMI ou un NSTEMI. Dans le cas d’une crise cardiaque NSTEMI, le muscle cardiaque n’est pas complètement privé d’oxygène mais voit certaines de ses cellules nécrosées. Le diagnostic se fait par radiographie et électrocardiogramme.

    Crise cardiaque : les signes annonciateurs

    Un infarctus du myocarde est une maladie qui se propage à toute vitesse, il est bon de savoir réagir en urgence en détectant les signes d’une crise cardiaque. Chaque minute compte pour faire face au mieux et éviter l’arrêt cardiaque. Connaître les signes avant-coureurs d’un début d’infarctus permet de mieux réagir personnellement tout en accélérant l’arrivée des secours (SAMU 15 Pompiers 18 et 112).

    Les signes d’un infarctus chez l’homme :

    • Le principal symptôme d’un IDM est une douleur dans la poitrine gauche peu commune qui fait ressentir un étrange sentiment de compression et de pincement en continu. Cette douleur ne diminue pas après une prise de trinitrine chez les patients possédant un traitement cardiaque. Si cette douleur demeure plus de 15 minutes, il faut appeler les secours. Ce symptôme est parfois confondu avec une angine de poitrine.
    • Une douleur irradiante au bras gauche, dans la mâchoire, au dos ou aux 2 bras. Une douleur irradiante est une douleur qui se diffuse par à-coups et en cercle à partir d’un point précis. La présence de picotements au bras gauche peut également être considérée comme signe d’un infarctus cardiaque.
    • Un essoufflement peu habituel qui peut se faire ressentir au repos. Cet essoufflement cardiaque peut être accompagné de toux.
    • Une victime de crise cardiaque peut ressentir une gêne atypique et douloureuse au creux de l’estomac. Cette gêne peut être perçue dans un premier temps comme une gêne digestive.
    • Une fatigue inexpliquée et soudaine peut être annonciatrice d’une crise cardiaque.
    • Lorsque l’infarctus se situe à proximité de l’estomac, la victime peut ressentir des nausées ou des vomissements.
    • Un homme victime d’infarctus peut ressentir une sensation d’oppression au niveau du sternum.
    • Des vertiges accompagnés de sueurs froides peuvent également être annonciateurs d’un arrêt cardiaque.

    Les femmes victimes d’une attaque cardiaque sont sujettes à l’ensemble des symptômes qui peuvent affecter un homme, mais peuvent également connaître des symptômes qui leur sont propres. À noter que les risques de crise cardiaque chez la femme augmentent après la ménopause. Contrairement aux idées reçus, les femmes peuvent subir un infarctus du myocarde. Il est considéré que la négligence des signes avant-coureurs fait perdre une trentaine de minutes aux femmes pour alerter les secours par rapport aux hommes.

    Les signes d’un infarctus chez la femme :

    • Les femmes sont davantage sensibles à des palpitations à l’effort ou au repos qui peuvent annoncer un infarctus du myocarde.

    Certains facteurs à risques augmentent la possibilité de faire un infarctus :

    • Le sexe : les femmes sont moins susceptibles que les hommes de subir un arrêt cardiaque avant la ménopause. Passé la ménopause elles ont plus de risques d’infarctus qu’un homme.
    • L’âge : la probabilité d’un arrêt cardiaque augmente chez les hommes passé 50 ans.
    • Les antécédents familiaux : la présence de personnes ayant fait une attaque cardiaque au sein de la famille est un facteur à prendre en compte.
    • L’alcool et le tabac : ces deux éléments fragilisent les artères et favorisent l’apparition de caillots sanguins.
    • L’obésité et le surpoids : augmentent les risques cardiovasculaires.
    • Un excédent de mauvais cholestérol : réduit le bon fonctionnement de la circulation sanguine.
    • L’hypertension artérielle : affaiblit le coeur et peut augmenter la pression artérielle.
    • Le diabète : endommage les artères.
    • Le manque d’activité physique : il est conseillé de pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique par jour (marche comprise).
    • Certains médicaments : qui augmentent le rythme cardiaque
    • Le stress : est un facteur souvent oublié qui augmente la tension artérielle.

    À l’inverse, une alimentation saine (poissons riches en oméga 3, légumes, fruits…) diminue les risques de crise cardiaque.

    Dans le cas d’un second infarctus du myocarde

    Si une personne à une récidive d’infarctus, les symptômes ne sont pas forcément les mêmes. Il est tout autant primordial de réagir vite pour minimiser les risques. Le second infarctus peut s’annoncer avec plus d’avance que le premier, il faut chercher à rentrer en contact avec son médecin ou un service de soin dès les premiers symptômes ressentis. Une personne ayant fait un premier infarctus doit savoir comment se servir d’un oxymètre de pouls pour contrôler son taux d’oxygène dans le sang (SPO2).

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    Comment réagir face à un infarctus du myocarde quand on est seul ?

    La réaction idéale pour faire face à une crise cardiaque lorsqu’on est seul s’articule autour de 4 étapes. Dés les premiers symptômes ressentis, une course contre la montre est lancée afin de ralentir l’infarctus dans l’attente des secours. Bien réagir permet d’augmenter les chances de survie et de minimiser d’éventuelles séquelles.

    Crise cardiaque : que faire ?

    1. Appeler le SAMU (15) ou les pompiers (18 et 112)
      En cas d’urgence médicale, composer sans attendre le 15 depuis un téléphone fixe ou mobile. C’est le numéro qui donne accès directement au service d’aide médicale urgente (SAMU), 24 heures sur 24. Les pompiers (112 et 18) sont également une possibilité pour faire face en urgence à un infarctus du myocarde. En étant seul, il est essentiel d’indiquer avant tout la situation de crise cardiaque tout en cherchant à être le plus juste et bref dans la localisation. Dés leur arrivée, les services d’urgence pourront prendre en charge la victime d’attaque cardiaque (mise en place d’un insufflateur BAVUoxymètre de pouls, électrocardiogramme…)
    2. Aérer la pièce
      La gêne respiratoire, ou la sensation d’essoufflement chez la victime d’une attaque cardiaque doit être compensée par une bonne aération de la pièce où se trouve la victime. Il faut ouvrir les fenêtres pour s’aérer au maximum et ainsi améliorer les capacités respiratoires. L’essoufflement respiratoire ou la gêne ressentie au niveau de la poitrine peut s’atténuer en toussant. Il faut stimuler le muscle cardiaque en souffrance grâce à quelques poussées d’air ou de petites contractions internes.
    3. Rester au calme
      Pour ne pas léser l’organisme déjà en manque d’oxygène, il faut retrouver une position allongée pour libérer les voies respiratoires. Les jambes doivent être surélevées à l’aide d’un coussin. La personne semblant ressentir les signes d’un infarctus cardiaque doit respirer tranquillement pour que le corps se détende avant l’arrivée des secours.
    4. Prévenir un proche
      L’aide d’un proche ou d’un voisin est cruciale lors d’un infarctus, si l’on est seul. Il faut appeler une personne sûre de pouvoir venir en aide et le plus rapidement possible. La présence d’une autre personne constitue une assurance pour une victime, en particulier si elle possède des notions de premiers secours.Le proche peut également, par prévention, se munir d’un défibrillateur automatisé externe s’il en a la possibilité. Il est conseillé de faire appel à un proche qui sait comment réagir face à un arrêt cardiaque ( massage cardiaque, bouche à bouche et défibrillation), pour faire face à toute éventualité.

    Le geste à éviter :

    • Prendre la voiture pour se rendre aux urgences : éviter absolument de prendre le volant pour aller se rendre seul aux urgences. Les troubles peuvent s’aggraver dans un laps de temps extrêmement court et induire un autre accident plus grave.

    Quelles peuvent être les séquelles d’un infarctus du myocarde ?

    La gravité des conséquences d’une crise cardiaque peut varier en fonction des facteurs à risques de la victime et de la gravité de l’infarctus. La rapidité de prise en charge de la victime et son traitement en urgence influent sur les séquelles laissés par l’infarctus en limitant la taille de la zone du muscle cardiaque touchée. Prise en charge en phase aigu, une crise cardiaque laissera moins de séquelles.

    Les médecins identifient l’ampleur d’une crise cardiaque grâce à une batterie d’examens médicaux : échographie cardiaque, électrocardiogramme, coronographie (opacification des artères du coeur pour détecter le bouchon sanguin)… Il peut s’en suivre une cardioversion électrique.

    Une victime d’infarctus du myocarde peut être touchée par une insuffisance cardiaque chronique, une obstruction des artères des jambes, des récidives d’infarctus ou une augmentation des risques d’accident vasculaire cérébral (AVC).

    Ce qu’il faut retenir

    • Un infarctus du myocarde est un incident qui survient lorsqu’un caillot sanguin obstrue une artère permettant l’oxygénisation du sang.
    • Il existe plusieurs symptômes pouvant annoncer un infarctus, il ne faut pas hésiter à contacter un médecin dès les premiers doutes.
    • Il faut chercher à s’entourer d’un proche et alerter les secours (SAMU et Pompiers) dés les premiers signes d’une crise cardiaque.
    • Il ne faut pas paniquer face à une suspicion d’infarctus, il faut rester calme tout en cherchant à approfondir sa respiration.
    • Il ne faut surtout pas prendre la route lorsque l’on a un doute sur une situation de crise cardiaque.

    Comme les arrêts du coeur, les infarctus du myocarde nécessitent une prise en charge rapide dans le but de minimiser les risques de séquelles. Il est essentiel de connaître en avance les symptômes relatifs à une crise cardiaque pour s’assurer de réagir avec justesse en cas d’infarctus. Il est également recommandé passé 50 ans de faire un diagnostic cardiaque chez un cardiologue avec une régularité plus ou moins importante en fonction des facteurs à risques présentés.

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    Publié le 11/12/2020, mis à jour le 15 décembre 2023

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